Vous avez sûrement, un jour, lu des articles signés de son pseudo, qu’il s’agisse de ‘KSM’ pour la colombophilie belge ou de ‘reporter’ pour la fameuse petite revue verte, l’incontournable ‘Pigeon Rit’. L’ami Henri Hanlet, outre un chroniqueur hors pair, forme, avec son épouse Mya et son comparse Jean-Marie De Keyser, un tridem redouté du terreau colombophile liégeois sous l’appellation De Keyser-Dethier.

 

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De copains à voisins, de voisins à partenaires colombophiles

Henri et Mya furent les premiers à construire sur la butte de l’actuelle rue Rafhay, B-Soumagne. Peu de temps après leur installation, ils indiquèrent à un de leurs bons copains, Jean–Marie De Keyser, en recherche de terrain à bâtir, la possibilité probable d’acquérir une parcelle proche de la leur. Ainsi allait naître, en 1977, le tandem colombophile ‘Hanlet-De Keyser’, bien connu des coulonneux belges pour de brillantes constatations dans le créneau demi-fond fond. En 1992, la colonie fut dissoute (vente totale) face aux problèmes de santé qu’Henri avait, au contact des pigeons, et, sous l’impulsion du médecin qui fit la prescription de ‘suppositoire 22 long rifle à tous les pigeons. Sous l’impulsion d’un ami, en 1999 fut décidé, malgré tout, la reprise des activités colombophiles, avec comme créneau le fond – grand fond. L’histoire était repartie, et grâce aux introductions bien choisies (Nouwen-Paesen, Deno-Herbots, Coswarem), les succès furent rapidement à nouveau au rendez-vous. Malgré les difficultés de santé de chacun, l’âge s’avançant doucement mais sûrement, les choses continuent, pour nos comparses à bien se dérouler.


De bons pigeons

Aujourd’hui, 18 années après le nouveau départ, les succès sont toujours au rendez-vous, avec notamment encore un 2ème National Tulle 2016, ou encore un 1er Provincial sur Perpignan cette année 2017.

Ceci ne serait pas possible sans bons pigeons. Les années passées n’ont fait que confirmer ce qu’ont en tête nos compères : il faut des pigeons solides, issus du top d’origines qui ont fait leurs preuves dans le créneau choisi. A cela il faut ajouter une sélection draconienne pour se maintenir à un niveau susceptible d’apporter satisfaction.

Pour nos amis, un pigeon doit être léger en main, avoir du dos, des fourches très solides, des muscles pectoraux bien développés. L’aile doit être souple et pourvu de longues rémiges, l’œil quant à lui doit être riche également.

A ce jour, la colonie repose sur 12 couples de reproducteurs placés en volière semi-fermée à l’arrière des installations de jeu. On y retrouve bien entendu les Nouwen-Paesen, avec des descendants du fameux ‘favori 13’, du J. Nibus avec ‘le 721’, des descendants des achats chez Deno-Herbots (Didi, Jonge Fidel, etc...) via notamment des enfants du ‘Petit Cahors’, du 295/99, des Coswarem (Devooght) avec la lignée du fameux ‘Jérome’, de César x Ulysse, des Hub Smeets avec un fils du ‘King Sun’, les Adam Gérard, les Joseph Schmets, les Van Vuchelen, et les Jongen (NL).

Quand je lis des articles de colonies, je vois assez rarement le nom de De Keyser-Dethier dans les origines des colonies. Pourtant, le sang des pigeons de nos amis a apporté bien des satisfactions en maints colombiers et ils mériteraient un peu plus à mon goût de retours. Cette petite liste n’est bien sûr pas exhaustive, mais notez que la 1ère nat. femelle St Vincent France 2015, et le 1er Assen MCGC 2017, As pigeon 4 et 3 ans sur Assen (820 km) sont deux petits enfants du ‘Favori 13’. La colonie ‘Al Thani’ (B) a eu un super pigeon, le ‘Perfecto’ qui, en 2015, fait 2ème / 18 656 p Nat. Châteauroux, et 5ème /8656 p Nat. Tulle, avec d’autres prix par 100. Le ‘Super Orange’ de Francis Franssen a lui aussi pour père un des pigeons de nos comparses de la rue Rafhay…

Les installations, la colonie

Les colombiers sont mal orientés (nord-ouest), et il a fallu bien du temps pour arriver à les rendre assez bon pour les voiliers. Malgré tout, la forme ne peut être présente avant la seconde partie de saison. De toutes ces modifications, Henri et Jean-Marie ont surtout gardé qu’il faut avoir de bons pigeons, tout devient plus simple avec de tels oiseaux, alors que tout est compliqué quand la qualité n’y est pas ou plus.

Le colombier de jeu est composé de 5 compartiments de 12 pigeons. A l’arrière, dans des volières sont logés des pigeonneaux, ainsi que les quelques femelles de jeu et les reproducteurs. Un petit abri de jardin sert de plus à héberger les jeunes plus hâtifs susceptibles d’être écolés.

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Patience pour le fond

Pour 2017, la colonie était composée de 19 veufs de 2 ans et plus, et de 26 yearlings.

Les jeunes, non occultés, ont été entraînés avec la société jusque 250 – 300 km, limite classique de distance pour les jeunes mâles ici. Une poignée de pigeonnelles vont un peu plus loin chaque année. La sélection se fait pour cette classe d ‘âge à la main et suivant les origines.

Les yearlings, sont entraînés depuis le début de saison en demi-fond 6 à 7 fois, si possible chaque semaine, et ce jusque environ 500 km. Ils vont alors être testés sur deux étapes de fond : souvent Limoges et Tulle. Le tri sera effectué également à la main et aussi, très important, sur l’état de fraicheur au retour et si l’effort a été conséquent, la faculté rapide de récupération. Faire prix est mieux, mais pas rédhibitoire quand même si la fraicheur est au rendez-vous à l’arrivée. Mettre deux jours pour récupérer n’est pas admis. Cette saison passée, 3 yearlings ont été testé sur Narbonne avec pour résultat 2 prix tôt (55 premiers nationaux) ; à voir la suite de résultats pour ces voiliers dans les années à venir. Nos amis préfèrent prendre leur temps et préserver leurs voiliers pour ne pas les griller à un âge encore précoce.

Les vieux (2 ans et plus) débutent eux aussi sur des étapes préparatoires de demi-fond. Ils seront alignés ensuite sur des étapes de fond d’un jour, entre 3 et 4 fois selon la difficulté des étapes. Il leur faudra alors faire au moins deux prix par 10 pour rester et ne pas montrer de signes de faiblesse avec l’accumulation des efforts. Pour ceux capables d’aller en grand fond (origines), ce ne sera pas avant 3 ans qu’ils franchiront le cap des 800-850 km.

Les mâles sont joués au veuvage classique.

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Quelques femelles sont aussi tentées chaque saison, avec un certain succès. Le deuxième prix national sur Tulle en est un exemple (femelle jouée au veuvage).

Un compartiment a été occupé par 9 tardifs pour compenser les pertes dues aux rapaces (35 pigeons pris en 2016).


Soins

L’expérience a aussi appris à nos comparses à ne pas griller leurs pigeons avec trop d’adjonction de pharmacopée. Pour le créneau choisi notamment, il faut des pigeons rustiques, capables de rester plusieurs jours dans les paniers sans tomber malades.

La saison commence néanmoins par des cures de 5 jours contre la trichomonose et les problèmes respiratoires, ainsi que 2 jours contre la coccidiose. Ensuite, c’est parti pour 3 jours de vitamines.
Depuis la mise au veuvage début avril (après un accouplement et couvaison de 10 jours), à l’eau sera additionné du vinaigre de pomme 2 jours par semaine. Cette année, sur les conseils du vétérinaire, les pigeons reçurent 15 jours de ‘Bronchofit’ dans l’eau de boisson (produit naturel pour les voies respiratoires). Ce produit peut aussi se donner pendant une paire de jours au retour de concours.

Pour ce qui est des cures, ensuite, nos amis agissent en fonction de ce que leur dicte leur microscope ; pour la ‘tricho’, ils interviennent par comprimé spécialisé. Même façon de faire contre d’éventuels problèmes de coccidiose. Pour les voies respiratoires, il peut y avoir un traitement de 2-3 jours dans l’eau si les gorges ne sont pas trop bien et les volées pas optimales. Cette année, ce ne fut pas le cas.

En saison, des vitamines sont données 1 fois chaque semaine et 2 fois pour l’enlogement d’une longue étape.

Sur le grain, c’est 4 huiles ou huile d’ail, et levure de bière chaque semaine aussi, depuis la mi-mai.

Au retour, des électrolytes sont données également.

C’est pendant la mue que finalement les voiliers reçoivent le plus de complément : chaque semaine, ils ont alors 2 jours de 4 huiles + levure de bière, 2 jours de sédochol + levure de bière, ainsi que 2 jours d’Herbial + levure de bière. C’est dire l’importance qu’attachent nos amis à cette cruciale période de l’année.

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Côté nourriture

Ils n’utilisent jamais de dépuratif, mais du mélange de saison. Toujours du sport en saison, avec plus ou moins de nutriments selon la période et l’effort à fournir. Ainsi le retour est accompagné de bon mélange, alors que les jours suivants, la ration est faite de mélange plus léger en protéines. Les 3 derniers jours, le mélange sport est additionné de mélange ‘énergie’ pour subvenir aux besoins du retour de l’étape. Alors, à la ration quotidienne vient se rajouter des apports aux casiers pour remplir un maximum les voiliers en partance.


Résultats

Trouvez ci-dessous quelques résultats de notre ‘tridem’ :

- 4 fois le 2ème Nat. – 3 fois le 3ème Nat.
- 1er Nat. Doublage Entente Belge Narbonne (Favori 13)
- Champ. Liège-Hesbaye sur 16 participations aux deux 1ers M soit 54 concours de demi-fond (+ de 400 km) fond et grand fond chaque année : 14 fois dans le top 10 sur 16 participations - (1x2ème - 2x3ème - 3x5ème - 2x6ème -3x7ème - 2x8ème - 1x10ème)
- 1er Champ. Fond Wallonie
- 1er Champ. Nat. Fond Vx ‘’Fond Club Midden Limbourg’’
- 1er Champ Fond ‘’Amis du Grand Fond’’ (Palm. Nat.)
- 1er Champ Fond Yls ‘’Amis du Grand Fond’’ (Palm. Zonal)
- 1er As-pigeon Fond ‘’Amis du Grand Fond’’ (Palm. Prov.)
- 1er Champ. Fond Indépendante de Liège sur tous les Nat.
- 7ème Champ. Gal Cureghem Centre (seul francophone du Top 10)
- 6ème Champ. Gal Cureghem Centre (2 1ers M) 1er Francophone du Top 20

- Victoires provinciales en Fond :   Brive – Tulle – Bergerac - St Vincent – Agen – Montauban – Perpignan - Narbonne…

Cette année, ils réalisent entre autres, le premier prix provincial sur Perpignan (19 Nal  /4 496 p) avec ‘Greg’, ce mâle bleu de 5 ans (1001012/12) avait déjà l’an passé remporté le premier provincial sur Bergerac (5ème /1678 C&E), ainsi qu’une 56ème place au national de Montélimar. Chapeau !

Souhaitons encore à Henri, Mya et Jean-Marie de longues années de bonheur et de succès avec les pigeons, malgré les quelques difficultés de santé qui se manifestent parfois. De ces gens-ci, j’ai pour ma part eu de très bons voiliers et toujours, quand j’appelais Henri à la recherche d’une solution devant mes déboires colombophiles, il a eu la solution à me donner. Que de bons moments aussi passés avec Jean-Marie à toucher des pigeons dans les colombiers.

J’espère, par ces quelques lignes, avoir pu faire un clin d’œil amical à ces 3 coulonneux méritants qui nous ont permis une réelle progression dans notre hobby favori, par les pigeons, leurs conseils et leur amitié indéfectible. Pour tout ceci, merci.


Bon vent pour 2018 et les suivantes,


David Chassagne, octobre 2017