Son premier Osnabrück : "ils l'ont rêvé, elle l'a fait."

 

Une histoire d'émotion....


C'est humain, nous glorifions les premiers, les meilleurs d'entre nous, exemples qu'ils sont pour réussir. Sauf que réussir un concours ne veut pas forcément dire gagner ou écraser la course de l'impact de la prestation de ses voiliers.

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Déjà, en voir rentrer un, quand ceux sont les premiers 'longs courts' que vous faites, est une satisfaction suffisante : 'il l'a fait !' En plus faire prix, peut rester un de vos plus beaux souvenirs. Rappelez-vous vos premiers Amsterdam, Wedemark, vous n'aviez pas forcément gagné, mais vous vous rappelez surement de ce premier pigeon que vous avez vu rentrer.


L'amateur qui ressent cette joie a-t-il finalement moins de joie que celui qui gagne ou figure en tête ? Cette joie simple de voir rentrer un de ses protégés envoyé si loin, n'est à mon sens pas moins louable que tout autre, et mérite bien quelques lignes. Surtout quand le simple fait d'enloger relève du périple.


Je vais vous emmener aujourd'hui dans la Loire, département 42, à 285 km de Guéret (23), point de ralliement le plus proche pour participer à Osnabrück 2014 pour l'Est du rayon immense que couvre nos épreuves de grand fond. Pour notre ami Pascal Fromentin et ses filles Marion et Amélie, sujet de ce reportage, participer est un projet de deux ans, préparé, espéré, et surtout récompensé comme il se doit par dame nature.


Contexte


Les courses proposées n'arrivent plus que difficilement à atteindre des distances conséquentes ; les effectifs sont en baisse, lâcher des contingents de plus en plus restreints sur des distances respectables demande trop de frais maintenant ; à ceci s'ajoute des problèmes, comme partout de pertes importantes de pigeons, qui font que les programmes (100 à 600km) ne vont pas toujours jusqu'à ce que les amateurs avaient escompté en début de saison. En parallèle, dans une région voisine (de près de 300km..) se joue encore un Amsterdam (12R). En 2013 un Osnabrück ressurgit de ses cendres, puis, en 2014 un club de fond refait son apparition. C'est l'occasion ou jamais pour tenter sa chance, se lancer dans l'aventure. Car aventure il y a.


Qui, où, comment....


Présenter des pigeons d'au moins 3 ans paraissait la meilleure solution ; pour ce faire Pascal avait en tête 2 pigeons (frère et sœur) qu'ils pourraient tenter. Je dis 'qu'ils' car il n'est pas seul : chez les Fromentin, la colombophilie est une affaire de famille ; Pascal (42 ans) est brillamment secondé par Marion (17ans et demi- c'est important à cet âge !) et par Amélie (15ans), ses deux filles. La décision prise, reste à essayer de le faire correctement ; pigeons trouvés, équipe motivée, mais maintenant, comment préparer ?

Amélie et Marion

Amélie et Marion


La chasse aux infos commence, livres, questions à des connaissances, internet, tout y passe ; au passage, la rubrique 'jouer le fond' éditée sur le site du 'Marathon Club du Grand Centre' aura été bien utile à ce projet. Une tactique est arrêtée, c'est parti !

Cartouche engagée....

Le mois de Juillet approche, la préparation commence à prendre forme. Les deux pigeons sur lesquels tout repose font leur dernier concours sur Boves le 7 Juin. Les volées sont progressivement poussées à 1h30 matin et soir ; Pascal a pu compter, sur la précieuse aide de Marion les matins, alors qu'il était au boulot, pour faire claquer les ailes de la colonie dans le ciel de Boisset lès Montrond. En parallèle, le mélange est amélioré : du mélange maison, les pigeons sont passés aux mélanges 'plus' de Versele Laga (Champion Plus et Gerry Plus), et est régulièrement donné huile d'ail et levure de bière sur le grain.


Les derniers jours, les choses s'affinent, la ration est augmentée, et les 2 'élus' reçoivent graisse de mouton et cacahouètes.


...C'est lancé


L'heure a sonné ; après 3 heures de route qui auront servies d'entrainement de conduite à Marion, brillamment arrivée sans encombres à Guéret, l'heure est venue de se séparer des 2 valeureux, porteurs des tous les espoirs. En quelques minutes, l'affaire est faite, un brin de causette, le verre de l'amitié, et 're' 300km pour rentrer à la maison. Un enlogement comme ça, c'est près de 600km, un jour de congé, donc autant de coût et de temps dépensé. Mais c'est, vous le savez aussi, des rêves plein la tête, un de ces moments qui nous font lever tous les matins plus tôt pour aller s'affairer aux colombiers.


Attente


On a beau espérer, il est toujours difficile de se convaincre en pareil cas que l'on va 'miner' le concours..... Vous êtes seuls, avec 2 pigeons parmi 478, plein Est à près de 300km du plus proche concurrent, qui est lui-même déjà à peu près dans les mêmes conditions ! Pour couronner le tout, la météo n'est pas ce qu'il y a de mieux, en effets, depuis le jeudi fin d'après-midi, des orages s'imposent depuis la région Centre le Limousin et L'Auvergne...... Qu'importe, le rêve est permis et l'attente est ....... longue ! Jeudi soir, rien, pas d'Osnabruck.


A priori, seulement 7 de rentrés le soir, sur tout le contingent, sgulp, mes pauvres vieux, vous n'êtes pas encore rentrés !! Vendredi matin, dernier coup d'œil avant de refermer la portière et d'aller au travail : rien, pas une plume. La journée de travail suit son cours dans l'usine de peinture ou Pascal est chef d'équipe quand le portable sonne. C'est Marion. « On a un pigeon ! »... « Non, c'est surement un retardataire......... il a une bague caoutchouc, si c'en est un. »..... « oui, il a une bague caoutchouc ! » Et là notre Pascal devient d'un coup champion du monde , quelle émotion !! çà c'est ce pour quoi on se lève tous les matins pour nos bêtes, pour ces moments-là. De ce coup de fil, il va s'en rappeler !

 

Amélie et la 489

Amélie et la 498489/11


Elle l'a fait !


Le pigeon en question est en fait une dame, la 498489/11. Elle est arrivée ronde comme au départ, signe qu'elle était bien préparée, et que les pigeons ont été très bien soignés par les convoyeurs de l'UCML. Pas usée, quasi prête à recommencer.


Il n'y a jamais de hasard, ce n'est pas un biset : son père et sa mère viennent de Chez André Dupont de Ludres (54) qui n'est pas un manchot en colombophilie. On retrouve coté père les Devooght (B), les Videau (12R) et Vincent (12R), et coté mère, des Imbrecht (B) et des Verbruggen(B).


Pas une foudre en petites distances, notre 489/11 n'avait fait que 2 prix l'an passé en demi-fond, et avait loupé sur Bruxelles. Sur ce sélectif Osnabrück 2014, elle fait prix 'par 10' : 48ème /478 pigeons, excusez du peu, surtout quand on regarde sur une carte où elle a dû aller toute seule, à l'opposé du reste du contingent, avec une météo défavorable qui plus est. Chapeau mistinguette !

 

Pascal Amélie  et "489"

Pascal, Amélie et la "489"


Commencement


C'était pour nos amis, la toute première participation à une telle distance (il y avait eu auparavant une participation à un Amsterdam uniquement). C'est pour eux, une joie immense, qui vient récompenser un véritable challenge, un rêve accompli. C'est aussi et surtout le début d'une autre histoire, où vont pouvoir être exploitées les dernières introductions que Pascal a concédé à sa colonie. Les 10 couples de reproducteurs sont maintenant essentiellement constitués de pigeons Van Wanroy, Aarden et Imbrecht. De quoi envisager les choses avec sérénité, maintenant qu'il sait que ce rêve est accessible. Prochain rendez-vous : Assen !


L'histoire de nos amis méritait bien ces quelques lignes, il n'y a pas que les premiers prix, sinon, il n'y aurait qu'un heureux par concours. Ces grandes joies issues de 'petites' victoires de tous les jours valent tout autant. N'est-ce pas pour ceci que l'on se lève ?


Bravo à Pascal, Marion et Amélie, vous êtes des exemples de ce pourquoi notre club a été fondé : apporter de la joie et des émotions fortes à ceux qui rêvent 'longues distances' dans notre 'grand centre' de la France. A méditer.....félicitations !!!


David Chassagne, le 17/07/2014.

 

Rem px loft Thailande 2013En décembre dernier lors de la remise des prix du Loft en Thaïlande.

 

La Famille Fromentin, aux côtés du Vice Président de la Fédération Thaïlandaise de colombophilie.