MARATHON CLUB DU GRAND CENTRE
"Des pigeons d'exception pour des hommes de passion"
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Courses et récompenses MCGC Saison 2024

Bordereau d'adhésion 2024

Comment participer ?

 

Joël Choteau (85- Le Fenouiller) s’octroye la seconde place du Osnabrück semi-national 2016, avec au passage une performance qui fait rêver tout amateur de grand fond.


Ce n’est pas parler de petite bière que d’écrire au sujet de pigeons ayant parcouru dans la journée la bagatelle de 958 kilomètres à une vitesse moyenne de 1012 mètre par minute. Libéré le matin d’Osnabrück à 6h35, le pigeon 202678/09 de Joël Choteau n’a rien lâché pour avoir le privilège de coucher à la maison. Ce n’est pas donné à tout le monde de réaliser une telle prouesse, et seulement 2 pigeons à ces distances pourront dormir à l’abri ce soir-ci, le second logeant chez un habitué de ce type de constatation : Patrick Métayer.

671 09 colomb dur
Pas le premier venu

Joël Choteau n’est pas un inconnu pour les amateurs de la 11ème région, champion fédéral 2013 et 2014, il est habitué à apparaitre en haut des classements dans la catégorie qui le passionne : les longues distances. Habitant près de La Roche sur Yon (85), il a de quoi faire des envieux chez nous niveau possibilités de jeu ; cette année il peut enloger pour : Sarrebourg (707 km), Amsterdam (804 km), Maaseik (745 km), Osnabrück (958 km) et Assen (926 km). Il peut aussi jouer Marseille international (pas fait cette année) où de beaux résultats ont été aussi collectés (15ème inter 2013, 2ème As pigeons Marseille sur 2 ans (2013-2014), etc.

Sur le dur Sarrebourg 2016, il a 17 de ses 22 engagés le soir (16 prix) et sur l’Amsterdam tout aussi sélectif, il fait 6/8 avec 3 pigeons le soir même. Sur Osnabrück 2016, ce sera un 50 % de prix et un pigeon le soir. A noter que le 678/09 était déjà venu au soir sur Assen 2015 à 926 km. Le deuxième tombé de cette édition 2016 (202671/09) était lui aussi venu au soir de Assen 2015. Chapeau.


La colonie

9 couples de reproducteurs sont chargés de produire les 35 à 40 jeunes bagués chaque année. Notez tout de même qu’un jeune est aussi élevé par les voyageurs en fin de saison.

Les origines sont les suivantes : Rutz ; Imbrecht ; Brakuis ; Roosens ; Tronquoy ; Vanacker ; Fruitier.

Côté sport, ceux sont 29 veufs qui sont alignés par saison (en 2016 : 13 ‘deux ans’ et 16 ‘trois ans et plus’). A ceci viennent s’ajouter une vingtaine de yearlings célibataires. La fin de saison voit également être alignées au panier 4 à 5 femelles jouées au naturel.
Chaque classe d’âge est hébergée dans un colombier propre.

Management

Les mâles sont donc joués au veuvage classique. Ils le sont jusqu’à parfois 7 à 8 ans, selon l’humeur du patron. Au départ, seul le plateau est retourné ; la femelle est donnée au retour. Entorse est faite au règlement pour la dernière mise en loge, où la femelle est montrée au départ. Vers le 15-20 avril, les veufs sont accouplés pour être passés au veuvage sur une couvaison de 10 jours environ. Ils pourront élever un jeune en fin de saison.

Les jeunes sont juste entraînés personnellement. Pour passer en classe supérieure, il faut être bien en main et avoir de bonnes origines.

Les yearlings sont mis au panier jusqu’à environ 300 kilomètres. Là, il faut rentrer si possible dans les clous et ne pas découcher trop souvent pour gagner le colombier des ‘2 ans’.

Les ‘deux ans’ sont mis 2 fois jusqu’à 750 kilomètres. Les choses plus sérieuses commencent et le mieux est de rester dans les prix par 10. Faire un prix de tête ne suffit pas, car ce peut être une performance unique, sans lendemain. Hors ici, c’est la régularité qui est recherchée. Il faut faire des prix pour gagner sa croûte.

Les trois ans et plus vont aller sur les plus de 900 kilomètres, avec en préparation un cumul de 1200-1300 kilomètres. La plus longue distance réalisée sur une course cette année l’aura été sur Toulouse (450 km) en direction sud. Ils ne sont mis que dans des conditions météo favorables pour éviter un mauvais concours.
Les oiseaux sortent deux fois par jour, matin et soir pour une heure. Le drapeau est utilisé pour éviter qu’ils ne traînent sur le toit du voisin.
Un entraînement est donné entre les concours d’Osnabrück et Assen (40-50 km) pour garder les voiliers sur l’aile.


Les soins

Les colombiers sont nettoyés deux fois par jour pour garder les pigeons en santé. En effet, depuis 4 saisons, notre champion ne traite plus contre les maladies classiques (trichomonose, coccidiose, voies respiratoires). Il a voulu faire cet essai suite à des lectures, et l’envie de se construire une souche solide. Pour l’instant, on peut dire que l’essai est plutôt concluant, mais notre homme reste encore prudent avant d’en tirer des conclusions.
Les pigeons reçoivent bien entendu en début de saison la vaccination obligatoire PMV, un traitement contre les vers et une cure au Baytril©.

Quand un problème de santé semble poindre son nez, c’est le CCP (Laboratoire Moureau) qui est utilisé, soit en badigeon à la plume dans le bec, soit sur le grain.
Pour limiter le développement des trichomonas, l’eau est retirée entre les repas et de l’eau fraiche est donnée matin et soir.
Beaucoup de thé est donné, ainsi que parfois de l’iode dans l’eau de boisson. Au retour, des électrolytes sont ajoutées à l’abreuvoir. L’abreuvoir ne voit pas de vitamines.
Le grit, les pierres à picorer et le Vitaminéral sont régulièrement servis et renouvelés.


La nourriture

Le mélange de base est constitué de 3 mélanges sport de marques différentes : Versele Laga (sans extrudés), Mariman, Teurlings.
En début de saison, un fort pourcentage d’orge constitue la ration (30 à 40 %), puis, petit à petit, le sport pur compose le quotidien des pigeons. En retour, ils ont du bon mélange et du grit frais, pour avoir les jours suivants un ajout d’orge qui en fera un dépuratif. Puis on repasse au bon mélange.
Les derniers jours de préparation, du maïs est ajouté au mélange sport pour charger les réserves des fonciers en partance. Ils peuvent aussi parfois se régaler de chenevis. La quantité de nourriture est alors augmentée progressivement, pour que les pigeons en prennent un maximum, tout en mangeant jusqu’au jour de l’enlogement.

Les pigeons ne sont pas nourris à volonté, la mangeoire est retirée 15 minutes après la volée. Qui n’a pas su en profiter assez le fera plus à l’occasion suivante.
Des pigeons de fond, des beaux pigeons
La taille moyenne est recherchée, ou tout au moins souhaitée. Les grosses ossatures ne font pas florès ici.
La plume doit être douce, l’aile bien ventilée.
L’ossature doit être solide, les fourches serrées obligatoirement.
Le bras doit être court et épais.
Ceci me fait penser à la phrase d’un ami voici bien des années : ‘tous les beaux ne sont pas bons, mais tous les bons sont beaux’, à méditer.


202678/2009

Sa magnifique performance sur Osnabrück 2016 (15 heures 20 de vol à 1012 mpm de moyenne, s’il vous plait) n’était pas un coup d’essai. Ce vieux briscard (7 ans cette année) a moulu du kilomètre pour rester encore présent à cet âge dans les installations. Il a été en 2014, 2ème As fond du groupement de Vendée. Il a su aussi rentrer le soir du Assen 2015 à 926 km et fut le premier tombé chez notre ami sur cette épreuve.

006 1

Voici pour information les kilométrages effectués par le 678/09 dans sa carrière jusqu’à ce jour ; je dis jusqu’à ce jour car s’il va être de la partie pour Assen, où, le battre pour l’As pigeon Assen-Osnabrück 2016 ne sera pas une mince affaire, il n’est pas exclu qu’il voyage à nouveau en 2017.
2010 : 2486 km ; 2011 : 3735 km ; 2012 : 3325 km ; 2013 : 4374 km ; 2014 : 3855 km ; 2015 : 3692 km ; 2016 : 2221 km + Assen (926 km) à venir.
Total : 23 688 km à ce jour.

Son père est un Brakuis, alors que sa mère est une femelle achetée en Belgique. Elle possède plusieurs courants sanguins, dont les Roosens et Janssen.
A sa résistance naturelle s’est ajouté l’expérience des années, pour frôler le grâle d’un cheveu cette année sur Osnabrück. Il lui reste encore une occasion de décrocher l’or, car il sera aligné sur Assen d’ici quelques jours.

C’est tout ce que nous pouvons souhaiter à l’ami Joël Choteau et à son athlète à plume, qui nous ont fait rêver par une telle performance. L’histoire de ces semi-nationaux ne fait que commencer, et nous pouvons sans risque d’erreur parier qu’il y aura d’autres magnifiques arrivées tardives dans le ciel du village de ‘Le Fenouiller’, tout près du ronron des vagues de l’Atlantique. Chaque amoureux des longs cours rêve de voir ainsi un de ses protégés fendre le ciel dans la pénombre pour caresser la victoire.

Il reste pour beaucoup d’entre nous un long chemin à réaliser pour arriver à avoir le privilège de graver dans nos yeux un tel instant.
Ce qui est rare est précieux, et ces rares moments, fruits de l’engagement conjoint d’une boule de plume et de son homme de compagnon sont très précieux.
Je vous en souhaite au plus tôt, et renouvelle mes sincères félicitations à l’ami Joël Choteau, manager émérite de pigeons voyageurs longues distances. Bravo, à bientôt,


David Chassagne, juillet 2016